LabDoc 2022
La troisième édition du Lab Doc, la résidence d’écriture documentaire de Meditalents, s'est déroulée à Marseille en 3 sessions de 5 jours réparties entre juin et décembre 2022.
- La 1ère session s'est déroulée du 27 juin au 1er juillet 2022
- La 2ème session s'est déroulée du 19 au 23 septembre 2022
- La 3ème session s'est déroulée du 12 au 16 décembre 2022
Le Parrain de la troisième édition du Lab Doc était Philippe Pujol, Journaliste et écrivain, auteur et réalisateur de films documentaire.
Youssef Boucetta
Youssef est un jeune réalisateur et chercheur marocain, diplômé de Amherst College dans le Massachussetts. Youssef s'intéresse aux cultures de la jeunesse dans le monde Arabe, à la diaspora Nord-Africaine à travers le monde, à la littérature vernaculaire Arabe et aux écrits de Jorge Luis Borges. Il a traduit le conte "Pierre Menard, Auteur du Quichotte" pour le journal académique Translation Review et a co-écrit une bibliographie critique sur Borges pour Oxford University Press. Fils de diplomates, Youssef a grandi entre le Chili, l'Espagne et le Maroc avant de faire ses études aux États-Unis. Bénéficiaire de plusieurs bourses de recherche, il s'apprête à commencer un doctorat en littérature comparée, tout en poursuivant sa passion pour le cinéma. Il développe actuellement un documentaire sur la scène skate au Maroc, produit par Nabil Ayouch et Amine Benjelloun avec la chaîne 2M Maroc.
Moroccan Roll
Un groupe de skateurs, parmi lesquels Hanota originaire de Tanger et Rachid venant de Temara, sillonnent le Maroc afin de filmer une vidéo de Skate pour l’envoyer à des médias spécialisés internationaux. Accompagnés par Youssef, l’auteur/réalisateur et skateur lui-même, et Youness, filmeur et ami des personnages, ce road-movie confronte l’évolution du skate au Maroc avec ses perspectives futures, tout en traçant un portrait de la jeunesse Marocaine et de ses difficultés identitaires, entre chômage et désillusion.
Alexia Veriter
Handicapés Méchants
Une joyeuse bande d’activistes en situation de handicap s’apprête à être jugée. Ils ont occupé en 2018 à Toulouse des voies SNCF et des pistes de l’aéroport pour dénoncer le non respect des lois d’accessibilité. Le procès n’a jamais été filmé, il est reconstitué avec un humour grinçant par celles et ceux qui ont espéré et espèrent encore voir leur droit à la dignité reconnu. La justice entendra-t-elle leur combat?
Assia Tamerdjent
Assia Tamerdjent est une jeune réalisatrice née à Relizane, en Algérie. Suite à des études d’architecture à Alger puis en sciences sociales à la Sorbonne Nouvelle à Paris, où elle mène un projet de mémoire sur l’importation de la musique raï en France d’un point de vue postcolonial, sous la direction de Gérôme Guibert, sociologue spécialiste des musiques populaires, elle poursuit de nouvelles études en management culturel et intègre l’équipe du Regard du Cygne, un théâtre de danse contemporaine. Après une première expérience en tant que rédactrice pour Dunes Magazine, passionnée par le cinéma, Assia filme l’ambiance des projections des matchs de la coupe d’Afrique des nations dans les espaces publiques à Alger. C’est ainsi qu’elle décide de se saisir de l’outil filmique pour documenter les réalités sociales de son pays.Hana, l’Algérie et moi est son premier film.
Hana, l'Algérie et moi
Hana, ma sœur ainée, vit seule à Alger. Nos chemins se sont séparés en 2016, lorsque je fis le choix de l’immigration à Paris. Entre gardes à l’hôpital et soirées techno dans les faubourgs de sa ville, Hana emprunte un chemin qui lui est socialement interdit, celui de la nuit. Je décide de prendre ma caméra et de rentrer chez moi, afin de documenter les luttes quotidiennes de ma soeur, jeune femme contemporaine dans l’Algérie post-hirak. Ce film est aussi le récit d’une réconciliation compliquée entre deux sœurs que l’Algérie a mis au monde, et que l’Algérie a séparé.
Nicolas Burlaud
Monteur de film documentaires depuis 25 ansRéalisateur du film "la fête est finie" en 2015 et co-réal de "la bataille de la Plaine" en 2020. Largement diffusés en auto-distribution.Je suis animateur principal du collectif "PRIMITIVI", téloche de rue marseillaise très active. L'association produit (avec des moyens dérisoires) nos films longs, et diffuse sur sa plateforme 250 films courts d'actualité politique et sociale réalisés depuis 25 ans. J’ai également travaillé depuis mes débuts dans le milieu du théâtre de rue, sur des spectacles, des installations, des scénographies construites sur une base audio-visuelle, dont la restitution a toujours été source d’ expérimentation formelles de captation et de narration.Je suis monteur pour F3 en tant qu'intermittent du spectacle sur le JT, magazines, docus.
Les fils qui se touchent
Je découvre à 48 ans après plusieurs crises brutales que je souffre d’épilepsie. Elle est due à un dysfonctionnement de mon hippocampe, chargé à l’intérieur de nos cerveaux de sélectionner, façonner et encoder nos souvenirs. Voilà une belle invitation pour faire le bilan d’une vie passée à garder des traces pour participer à la construction d’une mémoire collective, et pour m’interroger sur le sens et les enjeux de cet engagement.
Gabriel Courty-Villanua
Diplômé du BTS audiovisuel René Cassin à Biarritz en 2011, Gabriel commence sa carrière comme technicien vidéo au sein du groupe Canal plus.Souhaitant se diversifier, il participe à des projets de tous genres en tant qu'assistant, puis chef opérateur, ou assistant réalisateur sur le long métrage "Alex, Clément et tous les autres" de Cheng-Chui Kuo, sélectionné dans plusieurs festivals.Avec des amis issus de la même formation, il fonde en 2016 sa société de production, Kestu. Gabriel y réalise et monte plusieurs projets publicitaires, des clips musicaux et films courts ( Drift, Les Yeux qui brillent, sélectionné au marché du film du festival de Cannes). En parallèle, il effectue une formation en direction d'acteurs au CIFAP à Paris.En 2020 il réalise son premier documentaire « Pôle espoir », un film de 52 mn sur les jeunes espoirs du pôle surf et bodyboard, diffusé sur France 3.
Rebels don't know age
Naçiye est une belge âgée de 75 ans qui vit à Antalya, en Turquie. Elle est atteinte de la maladie de Parkinson. Depuis 5 ans, elle se rend dans des clubs de boxe pour affronter et soulager un corps qui ne lui répond plus. Dans ce pays en plein questionnement identitaire, elle décide de se battre pour faire reconnaître le sport comme soin alternatif avec comme objectif, créer le premier club de boxe pour malades de Parkinson. Mais l’efficacité du Rock Steady Boxing sera-t-elle reconnue en Turquie, où le lobby des médicaments et le poids des traditions constituent un frein à la connaissance de « l’une des grandes épidémies de notre siècle » ?
Clara Sanz Cuesta
Clara Sanz est née á Albacete ( Espagne) , le 7 janvier 1980Elle a fait des études en sciences humaines qui l’ont amenée vers le cinéma et des études de communication et d’anthropologie visuelle, dont le master 2 de documentaire de création à Lussas. Elle est co-fondatrice et éditrice de la revue espagnole «Lumière», qui donne un espace critique au cinéma engagé et aux nouvelles formes cinématographiques.Elle a collaboré avec différents festivals et associations comme la Mostra Ficção Viva Curitiba (Brésil), le Festival de cinéma européen de Séville, le Festival de cinéma africain de Tarifa, le cinéma Videodrome 2 à Marseille et l’association Ardèche Images à Lussas, où elle réalise des ateliers de cinéma avec les habitants. Elle collabore aussi avec d’autres réalisateurs et réalisatrices en tant que cadreuse.Andrómedas, son premier long-métrage, a été sélectionné à de nombreux festivals, dont le 57ème Festival international de cinéma de Gijón, le 26ème Festival international de cinéma indépendiente de Barcelona.
Au Bonheur des Morts
Chaque année, la semaine précédant la Toussaint, le cimetière d’un petit village de la Mancha (Casas Ibanez, Espagne) est le lieu d’un spectacle des plus intéressants. Toute la semaine s’y activent les femmes du village, équipées de balais, de torchons, de serpillières afin de préparer les tombes pour les grandes visites de la Toussaint. Elles ont tous les âges, tous les styles : des vieilles, des jeunes, des mélancoliques et de fringantes rieuses, avec elles, le cimetière se remplit de tabliers colorés, de paroles, de récits, de souvenirs et de rencontres. Au fond du cimetière, une femme arrose des marguerites jaunes qui sont plantées sur un terrain appartement vide. À côte une petit plaque indique : «En mémoire des 23 hommes fusillés dans ce lieu le 25 nombre 1939 pour défendre la démocratie et la liberté ».
Myriam El Hajj
Myriam el Hajj est née en 1983 à Beyrouth. Dans la continuité de Trêve, son premier long métrage documentaire, Myriam développe aujourd’hui son deuxième documentaire Suspendu(s) avec Abbout Productions et Gogogo Films. Elle travaille également sur son premier long-métrage de fiction, Commedia, produit par Abbout productions et Andolfi production. Aux côtés de ses activités cinématographiques, Myriam est depuis 2015, directrice artistique à la Fondation Liban Cinéma, association pour le soutien du cinéma Libanais. Elle enseigne le cinéma à l’Académie Libanaise des Beaux-Arts depuis 2011.
Suspendu(s)
Les armes, les urnes ou la rue. Georges, Joumana, Perla. Trois destins qui se croisent, trois générations et un même désir de changer un pays malade : le Liban. Alors que les crises s’enchainent inexorablement, ils se trouvent confrontés à un dilemme : sauver le monde ou sauver leur peau ?
Tessa de Baudinière
Tessa réalise et écrit après des études littéraires et théâtrales entre Paris et Los Angeles. En parallèle, elle a toujours travaillé, soit sur des projets de films, soit comme assistante pour des sociétés de production en France ( ZED Films, Vega Prod) ou en Italie (Avventurosa). Pour eux, elle a notamment réalisé « La Voie de la Raison » avec Isabelle Adjani, fiction-documentaire sur le thème de l’inceste. En 2017, elle était consultante pour le MFI Film to script workshop et a réalisé un deuxième documentaire court aux États-Unis sur un centre d’équithérapie « The Ranch » puis un court-métrage de fiction dans le cadre du Pigneto Film Festival dont les droits ont été acquis par la Rai Cinema en 2021.
Petit Frère
Ibrahim YAGANOV, un éleveur de chevaux et chef de clan influent dans le nord du Caucase russe, a été contraint de s’exiler en Pologne à cause de ses idées politiques. Séparé des siens et de ses chevaux, il oscille entre une ambition guerrière démesurée et le fantasme de son retour.
Leila Kilani
Réalisatrice, scénariste et productrice marocaine de films documentaires et de fiction. Intervenante référente accompagnant les lauréats tout au long de cette deuxième édition du Lab Doc. Née en 1970 à Casablanca, au Maroc, Leïla KILANI suit des études d’économie à Paris, obtient un DEA d’Histoire et de Civilisation de la Méditerranée puis prépare une thèse à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Leïla Kilani a toujours rêvé d’être clown. Elle vit aujourd’hui entre Paris et Tanger.
Journaliste indépendante depuis 1997, elle s’oriente vers le documentaire à partir de 1999 avec des films très remarqués : « Tanger, le rêve des brûleurs », 2002, sur les candidats à l’émigration vers l’Europe, « Zad Moultaka, passages », 2002, « D’ici et d’ailleurs », documentaire sur la mémoire industrielle en France, ainsi que « Nos lieux interdits » (2008). Puis elle réalise « Sur la planche » (2011), son 1er long métrage de fiction ; ce film a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes 2011 et dans plus de 80 festivals. Elle travaille actuellement à la finition de son second long métrage de fiction : Indivisions.
Shu Aiello
Shu Aiello vit à Marseille. Elle alterne les fonctions de réalisatrice et directrice de production. Elle a travaillé aux côtés de réalisateurs aussi divers que Jean Louis Comolli, Yossif Pasternak, Yvan Lemoine, Yves Anchar, Jean Yves Collet… En tant que réalisatrice, elle a écrit et réalisé une vingtaine de documentaires pour la télévision, dont une bonne partie consacrée aux questions d’identité et de société posées par l’histoire coloniale de la France et de l’ Outre-mer. Elle a également réalisé plusieurs séries de fiction enfantines et reportages pour la 5.
Sébastien Lifshitz
Après des études d’histoire de l’Art à l’Ecole du Louvre, Sébastien Lifshitz se tourne vers le cinéma et réalise en 2000 son premier long-métrage, Presque Rien. Suivront le documentaire La Traversée (2001) sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, puis Wild Side (2004) et Bambi (2016) tous deux sélectionnés et primés au festival de Berlin. Après Les Invisibles (2012) en sélection officielle au festival de Cannes et Les Vies de Thérèse (2017) à la Quinzaine des Réalisateurs, il réalise deux documentaires : Adolescentes, Prix Louis-Delluc du Meilleur Film et heureux lauréat de 3 César en 2021 puis Petite Fille, présenté au Festival de Berlin et distribué dans le monde entier. Passionné de photographies, Sébastien Lifshitz a également été commissaire des expositions Mauvais Genre (2016) aux Rencontres de la Photographie d’Arles et de L’Inventaire Infini (2019) au Centre Pompidou.
Claire Dixsaut
Claire Dixsaut forme depuis 23 ans les professionnels de l’audiovisuel, du cinéma et du multimédia à l’art du pitch. Elle intervient notamment à la Fémis, à la SCAM, à l’INA, dans des sociétés de production et chez les diffuseurs. Elle partage conseils et astuces sur son site lepitch.art.
Claire Dixsaut a travaillé pour Arte, pour les documentaires de Canal+, et comme responsable des coproductions internationales chez Turner/TimeWarner. Elle a ensuite supervisé les contenus multimédia de Microsoft France.
Antoine Héberlé
Ancien élève de l’École Louis-Lumière (Promotion « Cinéma » 1985), Antoine Héberlé commence sa carrière en réalisant des clips, notamment pour la Mano Negra et les VRP1. En 2013 il est récompensé par le Prix de la CST-prix Lumièresdécerné à un directeur de la photographie pour la qualité de son travail sur Héritagede Hiam Abbas et Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé2. Il est aussi récompensé au Festival de Cannes 2013 du Prix Vulcain de l’artiste technicien pour son travail sur Grigris de Mahamat Saleh Haroun.
C’est une noble ambition que de fabriquer un documentaire, ce cinéma du réel. Mais on ne scrute pas, comme ça, ce réel sans accepter quelques règles.
Le réel est froid, dépourvu de morale comme de symbolique, complètement délesté de conscience et indifférent à nos représentations. Le réel est glacé, indestructible. On ne peut que s’y heurter et ainsi le percevoir un instant, un peu troublé, avant de le regarder s’éloigner alors qu’on retrouve ses esprits. Le réel se laisse entrevoir dans sa fugacité. Prenons le deuil, il est l’onde de choc d’une disparition redoutée. La prise de conscience de l’ampleur de l’inéluctable manque. La stupeur, elle, est le contrecoup immédiat d’un terrible réel, celui d’un attentat par exemple, qui lui-même se souhaite révélateur d’autres réels. De la même manière, la déception, la douleur, la peur, l’horreur, la tristesse sont le résultat de percussions avec le réel, comme les joies, les euphories, les satisfactions sont les vibrations d’une rencontre avec un réel.
Raconter ce réel demande une grande préparation. On ne traverse pas le champ de bataille du réel en toute objectivité, avec son petit carnet moleskine ou sa caméra numérique à la main.
Les rencontres méditerranéennes du LabDoc offrent ce nécessaire moment de réflexion et d’échange, pas seulement autour de la façon de concevoir un documentaire, mais surtout sur l’indispensable besoin pour un auteur d’exprimer une subjectivité honnête, seule moyen de saisir la fugacité du réel.