Qu’est-ce ce que m'a apporté le LabDoc ? Déjà il y aune énergie collective incroyable avec le groupe, avec les accompagnatrices, les accompagnateurs. C'était génial, on a vraiment créé une ambiance hyper bienveillante où on s'est beaucoup aidé les unes les autres. J'avais du mal à insérer vraiment mes intentions très personnelles et une intimité que je tenais un peu à distance mais le LabDoc m'a permis de replonger là-dedans et de reformuler ça et de rendre le projet beaucoup plus personnel et poignant. Je n'ai pas fait d'autre résidence d'écriture, mais souvent je vois que c'est une résidence d'une semaine et je pense que ce n'est pas les temps de l'écriture.L'écriture, ça a besoin de ces allers retours, de mûrir, de faire mûrir des choses. On ne peut pas être efficace en une semaine pour repenser un projet, avancer. Donc ça, je pense que c'est très important de pouvoir avoir cet espace là. Et l'aspect collectif aussi. C'est génial de ne pas se sentir en compétition et de suivre dans le détail l'avancement aussi des autres projets en plus du sien. Parce qu’il y a plein de choses qui font ping pong, ça rebondit dans tous les sens.

En fait, c'est hyper essentiel d'avoir comme ça un espace où on peut discuter de nos projets, les faire avancer et les rendre concrets.Cette résidence, elle se termine par une session de pitchs qui permet aussi de rencontrer d'éventuels producteurs pour poursuivre nos projets. Sur mon projet spécifiquement, qui est un projet qui ne suit pas un arc narratif classique avec un début, un milieu, une fin. Je pense que Leïla Kilani, qui m'a accompagnée, m'a beaucoup apporté, notamment pour m'aider à simplifier mon propos, à le synthétiser, à le rendre lisible pour d'éventuels futurs lecteurs du dossier. Et ça, ça a été vraiment très, très utile.

Je pense que c’est l’énergie positive, le côté détendu et en même temps bienveillant, la qualité des projets et des intervenants qui m’ont le plus plu. J’ai beaucoup appris humainement de cette expérience. Dans ce lieu magnifique, nous avons eu une liberté de réflexion, nous avons été libres dans notre façon de travailler avec l’un ou avec l’autre. On a été accompagnés par deux réalisatrices qui se complètent comme nous nous complétons nous, les réalisateurs et réalisatrices. Ce n’était que du bonheur !

En venant ici, je n’avais pas vraiment d’attente. Je suis arrivée sans savoir ce que j’allais y trouver, en sachant ce que j’allais y faire bien sûr mais je n’avais pas d’espérances spécifiques. Au fur et à mesure, je me suis rendue compte que ça répondait totalement à mes besoins et aux besoins du film parce qu’on m’a poussé dans mes retranchements. C’était absolument nécessaire. Et surtout, on a été à l’écoute du désir de film que j’avais, ce qui était fondamental. Mon projet a énormément évolué puisqu’il est passé d’un projet conceptuel à un projet de film. Ça a été un grand pas en avant, et puis j’ai compris aussi que l’écriture n’était pas un travail dans son coin à raconter son histoire mais qu’on était là pour raconter une histoire qui devait être comprise par les autres. Finalement, on doit avoir un discours intelligible et c’est ce que je pense avoir réussi à faire au fil des sessions du Lab Doc.

C’est un cadre assez fort de passer une semaine avec des gens dans une bulle isolée. Il y a quelque chose qui se construit. Ça marche super bien dans l’équilibre, dans l’esprit de groupe, dans la confiance qu’on peut avoir et dans la manière dont on va se révéler ou pas.Je reviendrai au Lab Doc avec grand plaisir. C’est un cadre idéal pour développer un projet, pour échanger, pour même progresser dans l’écriture d’un futur projet.